Notre-Dame de Paris: le rêve de tout charpentier

A quelques jours de l’inauguration des travaux de Notre-Dame de Paris, cet article lui est dédié !

La renaissance d'une forêt de chêne : la restauration de la charpente de Notre-Dame de Paris

L'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris en avril 2019 a laissé des cicatrices profondes, notamment au cœur de la cathédrale : sa charpente en chêne, certains parle même de forêt, a été presque entièrement détruite. Un défi gigantesque s'est alors présenté aux artisans et aux ingénieurs : reconstruire cette œuvre d'art unique, tout en respectant son histoire et son authenticité.

Un chantier d'exception

La restauration de la charpente de Notre-Dame est un projet sans précédent, tant par son ampleur que par sa complexité. Les enjeux sont multiples, entre modernité et tradition :

•    Préserver le patrimoine :

Il s'agit de reconstituer une œuvre d'art datant du XIIe siècle, en utilisant des techniques traditionnelles et des matériaux nobles.

•    Garantir la sécurité :

La nouvelle charpente doit être solide et résistante aux incendies, tout en s'intégrant harmonieusement à l'architecture existante.

•    Respect de l'environnement :

Le choix des matériaux et les méthodes de construction doivent être respectueux de l'environnement. De même pour les arbres utilisés, qui ont été selectionnés avec soin.

Les défis à relever

La reconstruction de la charpente a posé de nombreux défis :

•    Les bois de charpente :

Il a fallu trouver des chênes de la même essence et de la même qualité que ceux utilisés au Moyen Âge. Les forêts domaniales françaises ont joué un rôle essentiel dans cette recherche. Le choix des essences de chêne a été déterminant pour la réussite de la reconstruction. En effet, le chêne est un bois dur et résistant, particulièrement adapté à la charpente. Ces chênes ont été sélectionnés en fonction de leur âge, leur croissance ou encore de leur qualité du bois. 

•    La maîtrise des techniques ancestrales :

Les charpentiers ont dû se former aux techniques de charpente médiévale, en étudiant les plans et les vestiges de l'ancienne charpente. Une expérience unique pour les charpentiers qui ont participé à cette renaissance !

•    La coordination d'un chantier complexe :

La restauration de Notre-Dame mobilise des milliers de personnes de différents corps de métiers. La coordination de tous ces acteurs est un véritable défi. 

Le savoir faire des charpentiers:

Les charpentiers qui ont participé à cette recontruction ont eu recours à des techniques traditionnelles, telles que l'équarissage à la hache, ou encore des types s'assemblages spécifiques,  sans l'utilisation de clous ou de vis, pour respecter au mieux l'authenticité de la construction d'origine. Peu de charpentier aujourd’hui ont la chance de réaliser ce type d’assemblage.  Parmi les plus courants, on retrouve :
•    L'assemblage tenon-mortaise 
•    L'assemblage à queue d'aronde
•    L'assemblage à chevilles 
•    L'assemblage à mi-bois 

Une renaissance symbolique

Au-delà de l'aspect technique, la restauration de la charpente de Notre-Dame est aussi un symbole de la résilience des Français et de leur attachement à leur patrimoine. Ce chantier a suscité un élan de solidarité nationale et internationale, et a permis de mettre en valeur le savoir-faire et la technicité des artisans français, dont ses charpentiers. 
La reconstruction de la charpente de Notre-Dame est une aventure humaine et technique exceptionnelle. Elle témoigne de la capacité de l'homme à relever les défis les plus complexes et à transmettre aux générations futures un patrimoine d'exception. Un énorme travail d’histoire du patrimoine a été fait, loin des constructions modernes que tout charpentier connait aujourd’hui.

Pour les plus curieux, nous vous invitons à consulter le site officiel de la reconstruction de Notre-Dame .